Cet ouvrage s’inscrit dans la collection « Monographies d’architecture » dont l’ambition est de fournir des ouvrages de référence, très documentés, consacrés à une réalisation notoire, novatrice ou emblématique de l’histoire de l’architecture. Des premiers croquis aux plans définitifs, chaque volume comporte une documentation graphique complète, augmentée de reconstitutions analytiques, de photographies d’époque et d’un reportage contemporain, documentation dont la présentation et le commentaire permettent de restituer la genèse d’une œuvre et d’en comprendre la portée.
L’Unité d’habitation de Marseille est la première des cinq unités construites par Le Corbusier (de 1945 à 1952, avant Nantes-Rézé, Briey-en-Forêt, Firminy, Berlin) et elle reste la démonstration la plus aboutie des thèses urbanistiques de l’architecte. C’est l’une des trois ou quatre réalisations marquantes du xxe siècle.
« J’imagine donc une cellule dont la coupe est caractérisée par ceci : la cellule a deux planchers, deux hauteurs d’étage. Dans le bloc inférieur, derrière, je taille une rue. Cette rue en l’air se répétera, les unes et les autres se superposant tous les six mètres. Ces rues en l’air aboutissent, à distance utile à des groupes d’ascenseurs établissant la liaison avec le sol de la ville. L’œuvre est là : “L’Unité d’Habitation de Grandeur Conforme”, érigée sans règlements — contre les règlements désastreux. Faite pour les hommes, faite à l’échelle humaine. Faite aussi dans la robustesse des techniques modernes et manifestant la splendeur nouvelle du béton brut. » (Le Corbusier).
Jacques Sbriglio est architecte et chercheur. C’est l’un des meilleurs spécialistes français de Le Corbusier. On lui doit notamment une monographie sur l’Atelier de Le Corbusier, Rue Nungesser-et-Coli, et la coordination de plusieurs expositions et catalogues. Il a par ailleurs publié un Guide de l’architecture moderne à Marseille (Parenthèses). Il a dirigé l’ouvrage LC au J1, Le Corbusier et la question du brutalisme.