Collection Hors collection

Antonin Artaud

Le Théâtre et la Peste

Suivi de Lettres de Rodez

Préface de Michéa Jacobi / Peintures de Michel Serre  

Collection : Hors collection
14 × 22 cm, 80 p., illustrations, 2020.
ISBN 978-2-86364-367-9
Prix : 12 €

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Funeste commémoration de la grande peste qui frappa Marseille en 1720, un nouveau virus se propage sur la planète. C’est sur la première, qui décima sa ville natale au xviiie siècle, qu’Antonin Artaud écrivait en 1934. Pourtant, relu au prisme de l’actuel contexte épidémique, c’est de notre civilisation vacillante que le texte de ce génial insurgé semble tracer le tableau.
Pour celui dont l’œuvre entier navigue entre surréalisme et folie, la peste est le signe d’un désordre plus vaste que l’enchevêtrement des corps putréfiés. Comme le théâtre déborde la scène, la peste dépasse le microbe. La peste, comme le théâtre, est le temps de la démesure ; des forces et des possibilités se libèrent, qui nous arrachent collectivement à l’inertie et font tomber les masques.
Puissante, visionnaire, la prose d’Artaud vient interroger en creux le devenir de nos sociétés moribondes ; notre devenir.
En mettant à nu nos fragilités et nos errements, la pandémie actuelle aura-t-elle une vertu cathartique qui « nous rendra à tous l’équivalent naturel et magique des dogmes auxquels nous ne croyons plus » ?


Antonin Artaud, né à Marseille en 1896, a été tout à la fois poète, acteur, dramaturge, metteur en scène, décorateur de théâtre… Il débute par le théâtre, réalisant parfois lui-même les décors et publie dès 1923 ses premiers recueils de poésie. Après sa rencontre avec André Breton, il adhère au mouvement surréaliste, publiant de nombreux textes et manifestes. Dans les années trente, alors que les signes de maladie se multiplient, il rédige des textes théoriques sur le théâtre dont Le Théâtre et la Peste paru dans la NRF en 1934, texte d’ouverture du Théâtre et son double publié en 1938. C’est en 1936 qu’il voyage au Mexique et séjourne chez les Indiens Tarahumaras. En 1939 il est interné à Ville-Évrard puis à Rodez d’où il entretient une abondante correspondance, notamment avec le docteur Ferdière (Lettres de Rodez). Après sa «libération» en 1946 grâce notamment à l’intervention de Arthur Adamov, Artaud revient à la littérature. Il meurt en 1948 à Ivry-sur-Seine d’une surdose de drogue et depuis 1975 il repose dans sa ville natale, au cimetière Saint‑Pierre.