De retour à Istanbul, après un séjour à Marseille et en Égypte, Vahan Tékéyan est nommé en 1913 directeur d’un établissement d’enseignement en Anatolie. Il prend le train pour se rendre à Césarée (Kayseri), ville d’origine de ses parents, dont les récits ont bercé son enfance. Tout au long du trajet et du séjour, il prend des notes et remplit ses carnets.
Sept années plus tard, ces pages paraîtront en feuilleton dans un quotidien arménien avec la mention explicite « en souvenir », pour ne pas oublier ces (...)
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Arménie
Articles
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Césarée
14 septembre, par Varoujan -
Terres de lumière
22 septembre 2022, par Varoujan« Plus âgé que moi, la cinquantaine passée, bien bâti, heureux de vivre, mon ami était un homme fier et vigoureux. Il était vêtu d’une culotte courte de soldat anglais, bras et jambes nus. Il portait une casquette blanche sur la tête, un sac de provisions sur le dos, une canne à la main, un appareil photo à l’épaule. »
L’auteur dépeint ainsi Tigrane Jiraïrian, le personnage central de la nouvelle « Douleurs de lumière » avec lequel il échange, s’affronte, autour de la seule véritable question : la création. (...) -
Le Petit Arménien
20 octobre 2023, par VaroujanPourquoi Alexandre, qui a douze ans, est-il renvoyé du collège, où il se sent pourtant si bien et où il compte de nombreux amis ? Parce qu’il est chahuteur, parce qu’il est un cancre ou parce qu’il est un étranger, un petit Arménien, dont la famille s’était installée à Anvers dans les années trente ? Lui, il n’a rien vu venir. Il aime le sport, le football notamment. Il aime les mots rares et curieux ainsi que les noms de gens illustres, dont il entend parler autour de lui comme Ludwig van Beethoven, (...)
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Journal de déportation
1er février 2010Septembre 1915, Istanbul. Un soir, on frappe à la porte : « Yervant Odian est-il là ? ». Dès lors, l’implacable organisation génocidaire turque va l’entraîner sur les routes et dans les sinistres camps du désert syrien. Au sein des colonnes de déportés, il rejoint le destin de ses compatriotes arméniens, bien que se considérant presque comme un « privilégié », en raison de son statut d’écrivain reconnu. Immergé dans un quotidien de tortures, glacé d’horreur devant les situations d’humiliation, les (...)
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La vie comme elle est
1er janvier 2005Souvent qualifié de « prince de la nouvelle », Krikor Zohrab (1861‑1915) est une figure singulière de la littérature arménienne dans un moment historique qui aura marqué le destin de l’écrivain. D’abord ingénieur des Ponts et Chaussées il devient l’un des plus célèbres avocats de l’Empire ottoman puis membre du Parlement où on le remarque pour ses talents d’orateur et son engagement en faveur de la justice et de la défense des libertés. Comme la plupart des intellectuels arméniens de sa génération, il sera (...)
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Papkèn
20 novembre, par Varoujan« Et maintenant, dit Papkèn, nous sommes ici ensemble. Peux-tu me dire pourquoi tu as choisi ce lieu en Haute-Provence aride, cette ruine perdue sur une colline déserte ? »
Il ne s’agit pas ici d’une biographie du père de Ovannès Bodossakis, mais bien d’un récit nourri d’une trentaine d’années d’échanges complices entre un fils et son père dans le cadre d’une bâtisse de Provence. La chronologie s’efface au gré des souvenirs que suscitent un lieu, un parfum, une sensation ; le père va raconter son départ (...) -
Sur le chemin de la liberté
1er novembre 2006Les nouvelles de ce recueil ont été écrites entre 1898 et 1902 et d’abord publiées en revue à Genève, au moment où l’auteur est en Europe et se confronte à l’intelligentsia francophone. Ces textes, toujours inspirés d’événements réels, brossent une large fresque sur la vie quotidienne des villages arméniens de l’Empire ottoman après les massacres perpétrés sous Abdul-Hamid. C’est un précieux témoignage, teinté de réalisme, où se mêlent des éléments poétiques, historiques, sociologiques et ethnologiques, avec en (...)
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L’île et un homme
1er mars 1997Entre récit de voyage et journal intime, L’île et un homme se marque des réminiscences et des souvenirs d’amitiés nouées à Ischia, Corfou ou Chypre, là où se côtoient, dans les années cinquante, nombre d’écrivains en recherche de nouveaux champs d’inspiration à la croisée des cultures : « Nous avons vécu un mois merveilleux à Ischia avec ce vieux Zarian qui, à propos, suggère que vous alliez y passer un an à discuter avec lui des problèmes fondamentaux de la vie, de l’art, de la sexualité et de la mort. » (...)
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Ils sont assis
1er juillet 2006« Être assis », c’est ainsi qu’on désignait, littéralement, le fait d’être interné dans un camp en Union soviétique. L’expression est restée dans le langage populaire dans toutes les républiques après le démantèlement de l’empire.Le regard de Max Sivaslian, qui a photographié dans six centres de détention en Arménie, dont les prisons pour femmes et pour mineurs, explore avec pudeur l’intimité de l’enfermement. Au-delà des évolutions historiques, l’univers soviétique persiste et marque l’intemporalité des (...)
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Le miniaturiste
1er février 2006« J’ai apprivoisé les couleurs et réveillé les sensations tactiles inscrites dans la mémoire d’un fils de tailleur ; rêvé sur les bruits d’une langue maternelle perdue, l’arménien, et sur un environnement parental plus ou moins exclusif, plus ou moins encombré. J’ai découvert ainsi Constantinople et le Caucase sans y avoir mis les pieds. Ensuite j’ai interrogé l’amour d’un adolescent pour son père alité, un étrange et doux témoin de la mort hospitalière, dans les années soixante, à Paris. C’est finalement en (...)