Funeste commémoration de la grande peste qui frappa Marseille en 1720, un nouveau virus se propage sur la planète. C’est sur la première, qui décima sa ville natale au xviiie siècle, qu’Antonin Artaud écrivait en 1934. Pourtant, relu au prisme de l’actuel contexte épidémique, c’est de notre civilisation vacillante que le texte de ce génial insurgé semble tracer le tableau.
Pour celui dont l’œuvre entier navigue entre surréalisme et folie, la peste est le signe d’un désordre plus vaste que (…)
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Littérature
Articles
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Le Théâtre et la Peste
8 octobre 2020, par Varoujan -
Nicolas de Staël, Le combat avec l’ange
1er octobre 2009« Il y a du givre et ci et là […] près des terres graves étonnamment distribuées. Cela s’étend jusqu’au rideau de l’ombre portée aux premiers nuages. Tout près à l’horizontale sans ouate, clair, simple, à l’immobile, nuages. Au-dessus la valse des roses, tous les roses. C’est très joli chaud clair pompon praline peau de fille duvet cocotte sublime le ciel quoi, le ciel. Ce serait à faire presque tel avec à peine plus d’ordre sur terre […] quelle histoire vous voyez cela, le paysage prêt à (…)
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Éloge de l’inconfort
1er août 2004L’inconfort est communément défini comme absence de confort. Mais cette opposition dépasse de loin la grammaire, et d’abord quant à l’origine des concepts : lequel des deux a précédé l’autre dans notre esprit et convient-il de considérer en premier ? Qu’il naisse ou non du sentiment de son absence, le confort est ainsi un phénomène historique, et n’existe qu’en tant que rapport à un état meilleur ou pire mais de même nature. Il ne saurait se concevoir dans l’absolu, étant seulement la (…)
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Mappa Urbis
10 novembre 2021, par Varoujan« On me dit que certains ne s’intéressent pas aux cartes ; j’ai peine à le croire… » Robert Louis Stevenson
Il y eut, à l’instar de Rome, les capitales « nombrils du monde », phares spirituels des civilisations. Aujourd’hui, question villes, l’éternité n’a plus cours. Plus aucune d’elles n’est le centre ni la carte du monde.
Sous l’effet d’une modernité dévorante, elles enflent, débordant bientôt les planches des plans-guides. Parfois elles se déplacent, meurent aussi ou changent de (…) -
Jours de cendres à Istanbul
1er janvier 2004En une nuit, six cents intellectuels arméniens sont arrêtés dans tous les quartiers de la cosmopolite Istanbul. Cette rafle du 24 avril marque le début du génocide de 1915.La jeune Berdjouhi est l’une de ces épouses qui attendront en vain le retour des déportés. Elle devra vivre seule dans la grande capitale ottomane, devenue hostile.Le récit débute le jour où son mari, le militant Sarkis Barseghian, est emmené. Suivent alors cinq années de solitude où Berdjouhi va lutter contre le (…)
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Celui qui n’écrivait pas
17 octobre 2024, par VaroujanSiza est à part. Indépendant, discret, il compte dans le monde de l’architecture parmi les plus grands et s’y est fait un nom à force de conviction profonde. Il parle à voix basse et porte sur les choses un regard pénétrant.
De l’objet à la ville, son œuvre, saluée partout et largement commentée, atteint une sorte de grâce qui échappe aux théories. Et, à défaut d’explications savantes, c’est par petites touches qu’on peut esquisser les contours du personnage, témoin de son époque et lucide (…) -
Los Angeles
1er septembre 2008« Comme les générations passées d’intellectuels anglais se mettaient à l’italien pour lire Dante dans le texte, c’est pour pouvoir lire Los Angeles dans le texte que j’ai appris à conduire. Mais si la langue de Dante permet de lire d’autres textes italiens, la pleine maîtrise des dynamiques propres à Los Angeles ne livre accès qu’à Los Angeles, que sa mobilité même rend unique. […] Qu’on prenne seulement la peine d’en parcourir l’histoire, et il saute aux yeux qu’aucune autre ville ne naquit (…)
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Le miniaturiste
1er février 2006« J’ai apprivoisé les couleurs et réveillé les sensations tactiles inscrites dans la mémoire d’un fils de tailleur ; rêvé sur les bruits d’une langue maternelle perdue, l’arménien, et sur un environnement parental plus ou moins exclusif, plus ou moins encombré. J’ai découvert ainsi Constantinople et le Caucase sans y avoir mis les pieds. Ensuite j’ai interrogé l’amour d’un adolescent pour son père alité, un étrange et doux témoin de la mort hospitalière, dans les années soixante, à Paris. (…)
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Le Candidat
17 juin 2021, par VaroujanLe Candidat est l’un des romans les plus marquants de la littérature arménienne en diaspora. Le roman de la tentative de survivre à un désastre, qui constitue l’arrière-fond de toute la somme romanesque de Vorpouni.
Le roman, comme un retour à l’origine et à la recherche des effets pervers de l’expérience de la Catastrophe, explore les thèmes du traumatisme, du pardon, de la réconciliation, de l’amitié et du sacrifice, et se plonge dans la relation entre la victime et l’auteur.
Tout (…) -
Sur le chemin de la liberté
1er novembre 2006Les nouvelles de ce recueil ont été écrites entre 1898 et 1902 et d’abord publiées en revue à Genève, au moment où l’auteur est en Europe et se confronte à l’intelligentsia francophone. Ces textes, toujours inspirés d’événements réels, brossent une large fresque sur la vie quotidienne des villages arméniens de l’Empire ottoman après les massacres perpétrés sous Abdul-Hamid. C’est un précieux témoignage, teinté de réalisme, où se mêlent des éléments poétiques, historiques, sociologiques et (…)